10 Août 1998Je n’ai jamais eu de journal intime, et pourtant me voilà en train d’écrire dans ce carnet. Peut-être parce que je me sens seule et abandonnée. Je suis partie de chez moi. Cela faisait un moment que j’en rêvais mais pas dans ces conditions. Cela fait plus de quatre mois que notre espoir est mort. Voldemort a tué Harry Potter et a pris le contrôle du gouvernement. Ils m’ont déjà marqué et je n’ai plus ma baguette, ils l’ont détruite sous mes yeux. J’ai longtemps pleuré et encore maintenant, quand j’y repense je ne peux m’en empêcher. Autour de moi, il n’y a que des poubelles, des ordures, un squat qui est devenu l’espace d’un soir mon lieu de résidence. Jamais au même endroit. Ils me cherchent. Ils ne me trouveront pas. Dans ma fuite, j’ai emporté un sac que j’avais modifié magiquement pour que le fond soit infini, emportant le maximum de choses. C’est étrange mais après avoir écrit ces mots, je me sens mieux. Peut-être que cela m’empêchera de devenir folle.
3 Septembre 1998Et dire qu’à cet instant je devrais être à Poudlard pour ma Septième et dernière année. Mais le château refuse désormais d’enseigner aux nés-moldus. J4ai l’impression de me retrouver en Allemagne Nazie, dans la peau d’une juive. Tout comme eux, je fus marquée d’un symbole, privée de travail ou alors pour les taches les plus déshonorantes. Quand le Lord prononcera-t-il la solution finale ? Je fouille les poubelles et je lis les journaux, une façon pour moi de rester dans le bain même si je ne suis pas dans la résistance. L’Ordre du Phénix incarne mon seul espoir, mais il est difficile de le trouver. Bref, les journaux racontent que Potter s’est enfuit, qu’il est bien vivant mais qu’il se terre dans un coin, comme un lâche. Propagande visant à briser les espoirs. Je n’y crois pas. Je garde la foi. Il ne restera pas longtemps au pouvoir.
15 Janvier 1999Il y a une nouvelle loi qui autorise les né-modlus à travailler dans le monde sorcier. Une réhabilitation qu’ils appellent. Réinsertion, comme si nous étions des malfrats, des prisonniers, des meurtriers … Cela me met dans une rage folle. Travail gratuit évidemment, pas de rémunération. En gros, ceux qui le feront seront soit des espions, soit des lèche-bottes soumis. J’en ai vu un dans les rues. Andrew qu’il s’appelait. Nous étions dans la même maison. Il portait les paquets de shopping d’une femme de sang pure surement, vu comme elle était fringuée et son air dédaigneux. Ou une parvenue, une sang-mêlée cherchant à se hisser à leur niveau. Écœurant. Ils me donnent envie de vomir. Jamais je ne m’abaisserai à leur niveau. Pas même après les impero, pas même après les tortures. Jamais.
18 Mars 1999C’est vraiment étrange de voir son portrait placardé sur les murs de Londres. Qui l’aurait cru. Le pire, c’est qu’ils commencent à chercher les dissidents dans le monde moldu également. Comme à l’époque de Sirius Black, les présentateurs diffusent le portrait suivi d’un numéro de téléphone. Je dois être encore plus méfiante. Heureusement, il y a mon ancien « gang ». Quand j’étais gamine, je faisais office de dealer. Je pouvais passer de la drogue sans me faire repérer par les policiers, en plein jour. C’était la bonne époque. Ils m’aident de temps à autres, mais je ne reste jamais très longtemps, je ne veux pas leur attirer des problèmes. Et puis, je suis devenue une ombre au fil des mois. J4ai même acheté des perruques pour pouvoir me déplacer plus facilement dans les rues sans me faire reconnaitre.
12 Janvier 2002Oui, cela fait longtemps que je n’ai pas écrit dans ce journal, mais j’étais trop occupée à travailler ci et là, cherchant de quoi payer ma croute. Cela fait un peu plus de quatre ans que je suis à la rue. Le temps passe à une lenteur … cela me parait être une éternité. Et pourtant. Je réécris parce qu’hier, j’ai fait une étrange rencontre : Satya. Cette fille me traque depuis … une éternité. Et pourtant, elle est venue s’asseoir naturellement à côté de moi, et nous avons parlé. Elle ne me veut pas de mal, au contraire j’ai l’impression qu’elle cherche à se rapprocher de moi non pas pour me livrer mais pour me laisser filer, encore et encore. Elle ne veut pas me voir en cage et je lui suis reconnaissante de me laisser ma liberté. Je ne sais pas si nos chemins se recroiseront, mais j’espère que la rencontre sera tout aussi plaisante
14 Février 2002Je me sentais traquée et lorsque je me suis réfugiée dans ce vieux ma oie, jamais je n'aurais pensé qu'un vieil ami viendrait m'y piéger. Enfin ... Ami. Disons plutôt que nous couchions de temps en temps ensemble à Poudlard. Mais là c'était différent, les choses avaient changé. Il n'était plus l'amant, il était le chasseur et j'étais la proie. J'ai voulu en faire un jeu, pour raviver en lui de vieux souvenirs et qu'il me laisse partir. Au début, cela ne marcha pas. J'ai même appris que c'était un loup garou ... Mais je n'étais pas effrayée par sa condition, mais par le fait qu'il allait sûrement me vendre au Lord. Et finalement, il m'a laissé partir en me donnant sa baguette. Finalement, en lui, il y à encore quelque chose de bon.
25 Février 2002J’étais dans la merde, repérée par des moldus. Heureusement, j’avais réussi à me procurer une arme à feu (merci les potes dealers) et une baguette sur un sorcier qui avait voulu m’attraper. Je n’étais pas sans défense. Mais je suis tombée sur cet homme qui avait marqué ma vie depuis ma tendre (pas si tendre que ça) enfance. Il m’a emmené jusqu’à une maison qu’une amie lui prêtait pour se cacher. Et ce qui suivit fut … délicieux. Je n’avais pas eu ce genre de relation depuis un sacré bout de temps. Et puis, Valérian, c’était mon sexfriend en quelque sorte. Et pendant quelques heures, j’ai oublié dans quel temps nous vivions, j’ai oublié que j’étais une tare pourchassée. C'était vraiment agréable et l'éternité me sembla bien courte.
10 Mars 2002Je ne sais pas pourquoi je pleure. Je me sens mal, si mal. Comme détruite de l’intérieur. Et j’écris si vite et avec une telle rage que je n’arrive même plus à me relire. Je l’ai revu. Jeris. Il était si beau, avec les traits murs, plus creusé comme s’il avait vu beaucoup de chose. Cela lui donnait une telle fragilité. J’ai revu nos moments à Poudlard, le bon temps. Si au début il ne m’a pas reconnu, après, j’ai vu un torrent de sentiments dans son regard. J’en étais troublé. Nous avons parlé, il m’a offert un repas. Et puis … je ne sais plus comment c’est arrivé dans notre discussion, mais j’ai appris qu’il travaillait pour eux. Il s’était soumis à eux. J’en avais honte. Il trahissait l’espoir... moi … Je me suis sentie malheureuse, et c’est la première fois que je me sentais mal à cause d’un homme … Est-ce l’Amour ? En tout cas, si c’est ça, ca fait mal d’aimer.