Juliette & Lowett

Dear Diary,
Tu es mon seul ami quand je sens les regards posés sur moi, ces regards qui me font me sentir moins jolie, moins intéressante, moins intelligente. Oui je sens ces regards qui me déshabillent, m’évaluent, me jugent pour mieux me condamner. Ils sont partout, ils m’épient, m’espionnent, me suivent encore et encore… Je les sens dans mon dos attendant le moindre faux pas. Parfois, je pense à trébucher pour leur donner aison, pour leur prouver que je ne suis pas parfaite puis je me souviens de ces instants qui m’ont changée à jamais. Je me souviens de l’espoir des mes parents quand ils me répétaient encore et encore que j’étais leur princesse et que j’épouserai un prince qui ferait de nous des dieux. Je me souviens des attaques de ceux qui ne voyaient qu’en moi le reflet de mes parents, qui me condamnaient à devenir comme eux alors que moi je rêvais de mieux… Je me souviens aussi de ce vertige qui vint me saisir, de ces papillons qui gagnent mon cœur et mon esprit. Je me souviens du sentiment de légèreté puis… Puis je me souviens du néant. Je me souviens du vide jusqu’au moment où la claque vient éveiller. Je me rappelle de la douleur encore et encore, la douleur qui succède à la douleur. Je me souviens de tout jusqu’à l’instant où j’ai tout oublié. Je ne me souviens de rien depuis le moment où j’ai senti l’alcool dans mon sang me faire virevolte, où j’ai senti la vie venir m’ensevelir sous une avalanche. Je ne me souviens de rien depuis que j’ai décidé de m’amuser, de jouer et de voler sans me poser… Plus jamais… Voler encore et encore… Jusqu’au moment où le filet stoppera mon envol et où je deviendrai une captive… Une captive heureuse…

17 ans - Célibataire - fiche

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