Ϟ Un petit bout d'histoire
Car avant moi, il y eut ma mère. Je vous propose de découvrir son histoire à elle :
IciI. Introduction Ce que l'histoire ne vous dit pas, c'est que peu de temps après son arrivée en Angleterre, elle a appris qu'en son ventre grandissait l'enfant de cet homme qu'elle avait haï et fui. Le rejet de cette abomination, de cet enfant qui ne pourra naître que de la souffrance et l'horreur a doucement laissé place à la fierté et l'amour pour un bébé toujours si sage. Mais très vite, le bébé devient enfant et la petite n'est plus aussi sage. Choyée, elle n'a pas le temps de désirer qu'elle a obtenu l'objet de sa convoitise. Sa mère la façonne à son image, quitte à s'en mordre les doigts. Mais bon l'important est que très vite, tout devient moins clair et facile. Souvent, trop souvent, absente, elle ne la voit pas vraiment grandir et pense trop facilement que le matériel peut aisément compenser le manque d'amour. Non pas que la petite n'ait pas sa dose de tendresse, elle n'est juste pas prodiguée par sa mère biologique mais par sa seconde maman, celle de coeur. Ben oui, évoluer dans une famille atypique ça vous ouvre des horizons comme d'avoir deux mamans et pas de papa.
II. Des premiers pas balbutiants
Quand votre mère est riche, vous vous dites que tous vos désirs peuvent être satisfaits. Quand votre mère vous aime, vous savez que tous vos rêves deviendront réalité. Quand votre mère vous ignore, vous espérez que l'argent compensera le manque. Mais l'enfance se construit sur des désillusions...
Vous allez peut-être rire mais d'aussi jeune que je me souvienne, j'ai toujours été une enfant capricieuse. Je me souviens de ces crises que je faisais pour un rien. Tout y passait : les supplications, les flatteries, la colère et en dernier recours, je me pâmais afin de faire fléchir cette femme froide et impressionnante qu'était ma mère. elle ne disait rien, ne bougeait pas. cinq minutes plus tard, l(ordre impérieux auquel je ne pouvais désobéir, je n'osais m'opposer claquait : "Relève-toi et cesse tes enfantillages, non c'est non!" Au fond, je ne peux pas dire que ses refus étaient toujours injustifiés, bien au contraire mais cela me donnait trop souvent l'impression d'être invisible à ses yeux; terriblement souvent absente, je la voyais si peu que ces caprices devinrent mon moyen d'entrer en communication avec elle, d'attirer l'attention. Même si Yulia était sans cesse là pour moi, pour me cajoler, me consoler, m'écouter, c'est de ma mère dont j'avais besoin. Bref, la vie est un long fleuve tranquille jusqu'au moment où... Je ne me souviens pas car mes souvenirs ont toujours été flous mais je sais ce que l'on m'en a dit. Un nouveau caprice non satisfait et puis c'est le trou noir. Il parait que je suis restée allongée aux pieds de ma mère pendant une demie heure sans qu'elle ne réagisse. L'esprit embrumé, j'émergeais le corps endolori de cette perte de conscience. La douleur dans mes membres et ce mal de tête ainsi que l'absence de souvenirs me firent balbutier et demander ce qui avait bien pu se passer. Un grand éclat de rire m’accueillit dans un premier temps puis elle ajouta simplement : "J'aurais presque pu te croire". Il y eut d'autres fois, d'autres moments de faiblesse et je commençais alors à comprendre...
III. La fin d'une époque
Je me souviens de la fin d'une époque, d'un passage assez traumatisant de l'enfance à la non-enfance. Au fond, les années qui suivirent furent ternes et sans gout. Si je devais décrire mon état d’esprit, je dirais : fatiguée. Ces malaises qui me laissaient entièrement vide furent nombreux, de plus en plus fréquents. Au fond, je serai incapable de les compter tant que cela en devint une habitude. A force, je m'usais au point d'en perdre le goût de sortir. Je ne me plaisais plus que dans la tiédeur de mes draps. Yulia s'inquiétait, ma mère faisait comme si tout allait pour le mieux dans la meilleur du monde. pour elle, je crois qu'elle en était arrivée à la conclusion que je devenais simplement plus sage en grandissant. Moi? Je savais pertinemment bien que quelque chose n'allait pas chez moi. Ces deux années furent fort déprimantes où je n'étais jamais en plaine forme, toujours affaiblie. puis la lettre arriva, portée par un bel hibou au plumage blanc comme la neige. D'abord étonnée puis heureuse à la perspective de quitter le cocon familial. Ma mère était tellement fière qu'elle voulut me serrer contre elle. Ne connait-elle pas la maxime : A trop jouer avec le feu, on se brule. Elle n'eut que mon mépris et je lui préférai clairement les bras de ma deuxième maman. Blessée, je vis ses traits se décomposer et la gifle fut retentissante. Je me souviens de certaines sensations comme mes jambes qui se mirent à trembler, la tête qui tourne. Je regardai mon sang goutter lentement puis ce fut le néants. Quand à nouveau la lumière pénétra mes paupières, je vis pour la première fois ma mère penchée sur moi inquiète, elle me cajola. Trop tard, le verdict était tombé, le pronostic vital engagé, j'avais chopé une saloperie de cancer. Les deux années suivantes furent éprouvantes : entre chimio et rémission. Après deux longues années, je pus rentrer chez moi guérie. Six mois plus tard, je fis une rechute. Le clap de fin risquait bien de sonner pour moi, je me souviens encore des mots du médecin à ma mère : "Faute d'une greffe, il lui reste six mois à vivre". Comment ma mère trouva le moyen de me sauver? Aujourd'hui encore, je ne le sais pas précisément mais je crois bien qu'elle tua cette femme qui me sauva la mise. C'est ainsi qu'avec trois années de retard, je fis mon entrée à Poudlard...
IV. Une entrée fracassante
Lorsque je fis mes premiers pas à Poudlard, j'étais surexcitée et heureuse. En trois ans, j'avais changé. D'enfant, j'étais devenue adolescente et mon caractère avait bien évolué. Plus froide et hautaine, j'étais restée néanmoins capricieuse. Sadique, je me suis nourrie des angoisses de ma mère, de sa peur de me perdre. j'en suis amusée pour la manipuler et l'amener à me céder le moindre objet de mes désirs. même Yulia ne sut me raisonner, faute de quoi j'entrai en véritable crise de colère. La haine en moi me poussait au pire comme profiter de mon état de santé défaillant pour les asservir. Ma mère s'était aperçue trop tard qu'elle m'aimait et mon besoin de tendresse ne pouvait plus être comblé si facilement. J'étais devenue une boulimique de la vie et de ses menus plaisirs. Aussi Poudlard était, pour moi, le synonyme d'une nouvelle vie, l'occasion de prendre un nouveau départ. Les sarcasmes de ces autres élèves brisèrent mes illusions. J'imaginais comment assouvir mon désir de vengeance lorsque l'ancestrale Choixpeau fut posé sur ma tête. Serpentard, j'avais été envoyée chez les verts et argents alors que ma mère me rêvait à Serdaigle, maison dont elle aurait tant voulu être la directrice. Mes premiers pas durent balbutiants, hésitants. Je vivais dans mon monde, discrète et observatrice. Élève pas trop médiocre, ma première année fut paisible. Solitaire jusque là, en deuxième année, mon existence prit un virage à 360 degrés. A 15 ans, j'étais une petite femme et la gente masculine commença à s'intéresser à moi. Les filles se méfièrent et afin de mieux m'avoir à l’œil devinrent mon amie. Certains et certaines échappèrent à la règle, je les fis chanter grâce aux informations glanées au cours de mon année d'observation. Au fond, je devins vite une petite fort égocentrique et narcissique se plaisant à cultiver sa réputation, jouissant des regards posés sur moi.
V. Je fais mes propres choix
Hypocrisie, tout autour de moi n’était qu'hypocrisie.Il/Elle fut l'exception. Il/Elle m'aida à quitter le monde ouaté de l'enfance où trop longtemps j'étais complue. Chétive et fragile, je n'ai jamais vraiment paru mon âge. Il/Elle m'a désinhibée grâce à ses drogues euphorisantes. Je fus accro à son amitié, à ses saloperies qu'il me fourguait. Il/Elle m'indiquait la marche à suivre, me tirait les cartes et j'obéissais aveuglément à ces "signes du destin". Je tombais amoureuse et je fus accro à lui et ce, sans même jamais l'avoir vu; Je recevais juste ces petits cadeaux ou un jeu de tarot. Au fond, tout devenait drogue pour moi comme si je pouvais ainsi combler le vide en moi. Plus délurée, je me retrouvai une fois à moitié nue sur la table régnant dans la salle commune à me trémousser devant les quelques élèves restants. Une autre fois, ivre morte, je dormis dans le lit d'un garçon dont je n'ai jamais su le nom. Puis, en plein désespoir pour m'être fait larguer par un gars dont je ne me souciais pas, je me suis amusée à taillader ma peau. Ou encore, en plein délire hallucinatoire, je rigolais de cette fille dont je venais de couper les cheveux et surtout qui saignait tellement qu'elle aurait pu en mourir si personne n'était intervenu. Toutes les extrêmes étaient bonnes pour moi et j'avais visiblement une bonne étoile car jamais je ne dus souffrir d'un avertissement ou d'une note négative dans mon dossier scolaire,, peut-être étais-je simplement discrète. Ma popularité, paradoxalement, continua de grandir. Le respect pour ma petite personne vint lui plus tard, avec la défaite d'Harry Potter. Ma mère fit sa grande entrée à Poudlard, réalisant ainsi son rêve. J'aurais pu craindre qu'elle ne découvre mes sombres penchants si je n'étais devenue experte en duperie. Elle ajouta du prestige à mon nom alors que la politique m'avait toujours indifféré. Elle ne s'incrusta pas dans ma vie, pas tant que je ne me fis pas remarquer. Mais lorsque je faillis rater mon année à cause de mes résultats catastrophiques à mes Buses, elle paniqua. Elle utilisa ses relations et voulut mettre de l'ordre dans ma vie. Je l'ignorai et balançai à la Résistance des informations cruciales que j'avais su lui extorquer au travers de questions toutes innocentes. Elle ne devina rien et au contraire, je choisis d'intégrer les Siffleurs pour faire joli. Satisfaite, elle relâcha la pression et je pus continuer mes petites manigances. Vous vous étonner que je parle au passé. Vous vous demandez si je me suis sortie de cet enfer? Au risque de vous décevoir, non. Je suis toujours à fond dans mes drogues que ce soit la violence, l'amour, le chocolat, certaines substances interdites, la souffrance,... Au fond, je peux être accro à tout même à une couleur. Je vous l'ai dit : je suis une boulimique de la vie!