« Nanny, il est où papa ? » La nourrice prend la petite tête blonde de Samuel sur ses genoux et tente d’expliquer que son père travaille beaucoup et que c’est pour eux, pour leur assurer un bel avenir. L’enfant est déçu et elle lui propose de lui raconter une histoire. Il secoue la tête avant d’affirmer qu’il était maintenant trop grand pour les histoires et pour les câlins aussi. Extraverti, il est l’opposé de son frère. Il cache ses failles sous une attitude fière. Son père, grand homme d’affaire, ignorait avoir épousé une sorcière. Très stricte, il les envoya bien vite dans des pensionnats afin qu’ils reçoivent la meilleure éducation. Conscients des différences de caractère entre les jumeaux, il sut tirer partie des forces et faiblesses de chacun en les envoyant dans des internats différents. Samuel part pour l’Angleterre. Il ressent alors une immense colère envers ce père qui le sépare de son frère.

« Serpentard… » Samuel rentre la haute dans la maison des verts et argents. Son regard se fait dédaigneux envers ce frère qu’il vient de retrouver et qui le trahit en rejoignant une autre maison. Rancunier, Samuel en veut à son père de l’avoir séparé de son jumeau et à son frère de ne pas l’avoir suivi à Serpentard. Mais malgré ces différences et leurs caractères opposés, les jumeaux sont liés par un sentiment puissant. Ils sont solidaires et s’ils peuvent se disputer, ils sont unis dans l’adversité. Samuel défend son petit frère (de quelques minutes) et empêche que l’on ne s’en prenne à lui. Mais apprendre que Théo avait rejoint l’AD lui a donné un coup au cœur. Ils refusent que leurs idéaux politiques les séparent. Mais Samuel subit de nombreuses pressions et résistera-t-il toujours à blesser ce frère qu’il aime profondément ?

Née dans une famille où la différence est cultivée comme une force, Keona est l’aînée de la famille, enfin elle est née deuxième mais un étrange principe de génétique veut qu’elle soit malgré tout l’aînée. Frères et sœurs sont soudés comme les doigts de la main. Des parents aimants prêts à tout pour protéger leur progéniture, Keona se sent réellement en sécurité. Elle n’ignore rien de la nature sorcière de son père mais aussi que sa mère est une moldue. Elle n’y voit rien de choquant, juste le signe que l’amour peut triompher de tout. Elle grandit dans ce climat serein. Il y a quatre ans, elle n’a pas tout compris. Elle n’avait jamais entendu parler de cette guerre qui faisait rage, juste saisis quelques mots tels que Mage Noir, pureté de sang, moldu, extermination, ODP. C’était le flou total mais lorsque des hommes portant une étrange capuche entre chez elle, elle fuit terrorisée. Elle ne pourra jamais quitter la maison, elle le sait alors son instinct de survie la pousse à se cacher dans une pièce dissimulée aux regards.

Quand le silence s’est fait, elle est sortie et a vu leurs corps mutilés, sans vie. Elle aurait voulu que son père la serre dans ses bras et l’aide à cicatriser mais un seul mot a pris de l’importance : vengeance. Il s’est effondré devant elle, pauvre homme faible et quand il s’est relevé, il ne restait plus d’amour, seulement de la rage. Arrivée chez sa tante, elle s’est sentie orpheline, orpheline et abandonnée. Longtemps, ce drame l’a poursuivie dans ses rêves. Depuis un an, elle va un peu mieux et ses nuits sont plus paisibles. Elle n’a que peu de contacts avec son père, en fait elle n’en a plus aucun. Il lui écrit parfois des lettres où il clame l’aimer et s’être investi pour la protéger des persécutions dont elle pourrait être l’objet. Il dit qu’il veut juste son bien, qu’elle ait un climat de vie stable mais elle elle ne voit que lâcheté dans son geste. Keona est en colère, en colère contre ceux qui ont assassinés sa famille, en colère contre elle qui a survécu et fuit lâchement. Tant de colère qu’elle ne peut évacuer et qu’elle détourne sur son père. Elle lui en veut de ne pas être là et elle rejette toute ressemblance avec lui mais être dans la même maison que lui a tendance à lui rappeler qu’elle est plus semblable qu’elle ne le croit, de même pour son appartenance à l'AD mais lui ne se serait pas cacher. Tant de contradictions qui font d’elle une adolescente en colère…

L’Ecosse et ses landes à perte de vue. Ce paysage surprenant par son immensité a toujours donné la sensation à David d’être un prince caché dans ce monde où tout n’est que grandeur. Il a toujours eu la sensation que ce qui s’étendait à perte de vue était son royaume. Petit prince de sa maman, il a été éduqué dans le respect de la pureté du sang. Ce monde est peuplé de rois que sont les sangs purs et de cerfs que sont tous les autres. Capricieux et raffiné, son père ne voit en lui qu’un homme aux manières trop efféminées. Jamais, il ne songe que ses absences répétitives ont privé son fils de modèle masculin. Pour lui apprendre à en devenir un, son paternel ne trouva qu’un moyen : les coups de ceinture pour endurcir cet enfant qu’il trouve trop mou.

A onze ans, il fait son entrée à Poudlard et l’esprit vengeur, il a compris la leçon. Dans la vie, il y a les rois et les cerfs mais il y a des rois puissants et d’autres impuissants. La force et la férocité sont les armes qui permettent de devenir l’élu parmi les élus. Il devint un cliché d’homme : dragueur, brute, con, hautain, moqueur,… Il espère ainsi rendre enfin son père fier. Son dernier exploit fut de rejoindre les Siffleurs, enfin le dernier connu car il vient de se rendre compte qu’il a mis enceinte sa petite amie. Si celle-ci est une sang pur, il ne se voit pas marié et père pour autant. Il veut la voir avorter mais elle elle refuse. Elle veut lui mettre la corde au cou et quand on découvrira la réalité, il ne pourra plus faire marche arrière. A moins que l’enfant ne voit jamais le jour, tel est son projet…

« Mais pourquoi est-ce ainsi ? » Une enfant qui s’interroge et qui questionne ces adultes qui prétendent qu’elle doit être fière d’être une sang pur, que cela fait d’elle un être supérieur. La petite ne comprend pas alors elle espionne sa voisine, cette petite moldue qu’elle envie et jalouse. Non Candice n’a pas la beauté saisissante car ses traits portent cette aura de douceur propre à l’enfance. Insouciante, elle n’a pas cette sophistication qui en fera un être d’exception. Alors elle observe et fronce les sourcils. Sa mère a dit que les sangs purs étaient supérieurs aux moldus mais cette autre fille est tellement plus jolie. Elle l’a entendue parlé l’autre jour et prétendre qu’elle avait du sang noble, qu’elle descendait d’une princesse de France. Son père a rigolé et lui a expliqué que dans la hiérarchie de la supériorité, tout en haut se trouvent les sangs purs suivis des sangs mêlés et enfin des nés moldus. Juste en dessous, on retrouve les moldus et certains moldus sont supérieurs aux autres car ils sont nobles et ensuite bourgeois. Mais toujours un sorcier sera supérieur à cette vermine.

L’enfance est une période où l’on se pose des questions, où l’on cherche la vérité dans toutes ces informations. Mais lorsque l’on grandit, on perd cet idéalisme. « Ma fille, si tu rejettes nos idées, pars et ne reviens pas… » Résignée, la demoiselle ne s’imagine pas voler de ses propres ailes à 14 ans alors elle baisse la tête et apprend ses leçons. Elle est un être supérieur et il n’est que logique que les autres soient ses jouets. L’enfance et sa douceur quittent ses traits et elle devient plus belle, plus piquante et ravageuse aussi. Une véritable petite peste qui méprise les autres, qui se pare avec soin, qui se tient droite et qui distille son venin. Elle cache ses travers derrière un sourire angélique. Si son père et sa mère savaient qu’elle a pris pour modèle une petite garce moldue qui se croyait elle aussi supérieure alors qu’elle n’était rien. Non Candice ne pense pas que la supériorité soit inscrite dans les gênes, elle pense qu’elle se construit par les actes. Parfois, l’enfant en elle vient la tourmenter de sa morale…