Simeon se souvient des cours d’école où il courrait. Bagarreur, il était le petit garçon que ses camarades prenaient en modèle. Droit et franc, il savait charmer ses professeurs malgré son côté mauvais garçon. Les filles aimaient venir chercher sa protection en rêvant d’un jour futur où elle l’épouserait. Ces discussions légères et ces moments de franche rigolade peuplèrent le quotidien d’un petit garçon qui n’avait jamais connu son père et qui très tôt avait compris être l’homme de la maison. Jamais, il n’aurait imaginé être particulier ou différent pourtant lorsqu’il reçut cette étrange lettre, il sut qu’il n’avait pas rêvé ces événements mystérieux. Il fit une entrée discrète avant de voir que les sorciers n’étaient pas si différents. Fier et courageux Gryffondor, Simeon n’a jamais su se taire face à l’injustice et à la cruauté. Il déteste la méchanceté gratuite mais surtout les sangs purs qui se croient supérieurs à tous les autres. Il est un orateur né et il utilise les mots pour équilibrer la donne. Pour lui, seule l’intelligence fait la supériorité des uns sur les autres et ce, peu importe la forme d’intelligence dont est pourvu son interlocuteur.

Eliza n’échappa pas à la règle. Dès le premier regard, il fut charmé par sa timidité, son regard flamboyant, son corps menu. Malgré son appartenance au Serpentard, il choisit de la faire changer et de la rendre moins crétine. Pour lui, la demoiselle avait de nombreuses qualités mais pas assez de discernement pour réfléchir. Il utilisa l’humour, le sarcasme, les railleries pour lui ouvrir les yeux. Il ne fut jamais dupe de ses sentiments pour lui et en joua tout en veillant à paraître indifférent. Elle ne fut jamais de celle qui clame haut et fort avoir compris et il aurait pu le regretter si l’idée de fuir avec elle loin de ce pays n’avait été si tentante. Ils étaient destinés à avoir leur happy end lorsque les parents de la demoiselle le retrouvèrent. Il a hurlé et puis ce fut le noir total. Depuis son réveil, Simeon n’est plus le même. Il ne se souvient de rien et il pourrait croiser son seul amour sans même la reconnaître. Son cerveau semble avoir été reformaté et il est devenu un parfait objet dans les mains de ses créateurs. Il répète ce qu’on lui demande docilement. Il est l’exemple de la bonté du Lord grâce à sa liberté retrouvée mais si le pantin venait à se réveiller, il retrouverait le froid des cachots.

Audrey ne se souvient pas de ses parents. Elle était très jeune lorsqu’ils se sont tués dans un accident de voiture. Elle ne connaît presque rien d’eux. Recueillie par sa tante paternelle, elle comprend bien vite que sa mère est considérée comme responsable du drame qui a privé la famille de la jovialité de son père. Elle ne connaît rien des raisons pour laquelle celle qui lui a donné la vie jouit d’une si mauvaise réputation et cela la blesse. Elle en vient à haïr sa mère et à haïr sa ressemblance avec elle. Lorsqu’à 11 ans, elle reçoit la lettre de Poudlard, sa tante entre dans une colère monstre avant de hurler que sa mère avait toujours prétendu que la magie existait et que son père avait tellement confiance en sa femme qu’il avait préféré renier sa famille que de ne pas croire en cela. Audrey devint ce jour là le vilain petit canard. Privations et brimades furent son héritage familial. Jamais, elle ne rachèterait les fautes de sa mère qui avait détourné son père de la voix qu’il avait choisie pourtant. Audrey ne sait pas que sa mère, celle qu’elle déteste, a aidé son père à croire à nouveau à ses rêves au lieu de suivre la voix toute tracée par ses parents. Elle a en horreur ses origines et cela fait d’elle une adolescente malheureuse et peu confiante en elle.

Lorsque Voldemort prend le pouvoir, elle sait qu’elle devrait fuir mais elle y voit une manière de payer pour les crimes de sa mère. Elle ne proteste pas lorsqu’ils viennent la chercher. Elle ne crie pas lorsqu’on lui impose la marque qui signe son infamie. Elle les laisse faire. Elle travaille chez différents sorciers sans faire de réelle distinction entre chacun d’entre eux. Il y a six mois, sa docilité a été récompensée. Elle devient un modèle pour les autres nées moldues en devenant la seconde d’un Mangemort qui dirige une société de services. Quel style de services ? Cette entreprise propose des femmes et des hommes aux sorciers avec des demandes particulières. Son sort est envié car malgré les coups reçus, elle a une place privilégiée. Elle n’est pas victime de ces hommes et elle peut même évacuer ses frustrations sur ces gens semblables à elle. Elle se plait à les écraser pour se sentir moins inférieure. Elle se venge sur eux sans songer un instant à les libérer et à fuir. Elle agit comme mais n’adopte pas l’idéologie du Lord pour autant, elle est simplement résignée et hargneuse.

Ballotté de famille d’accueil en famille d’accueil, Nathaniel a du attendre sept longues années avant de trouver un peu de stabilité dans son existence. Ses parents adoptifs n’ont jamais rien ignoré de ses origines mais ils ont choisi d’aimer cet enfant au regard effrayé et traumatisé. Ils ont rêvé d’effacer la peur de son quotidien et de réparer les blessures du passé. Non Nathaniel n’a pas eu des débuts faciles dans la vie. Abandonné à la naissance par sa mère, il a vite compris qu’il était seul dans la vie et qu’il devrait se débrouiller. Entre une mère de substitution qui le laisse seul sans lui offrir la sécurité et un père de substitution qui ne connaît que les coups pour exprimer l’amour, il tente de ne pas devenir fou. Violent, il frappe ses camarades de classe pour les tenir éloignés de lui qui ne sait pas se faire aimer, qui ne sait pas aimer. Non aucune de ces familles ne parvient à lui donner des bases solides pour grandir jusqu’à cette famille de sorcier. Doucement, il se laisse apprivoiser. Il accepte les caresses et la présence des autres.

Sous leur influence, le petit sauvageon apprend à faire confiance dans le monde des adultes. Il tolère à présent la présence des autres sans la rechercher mais doucement il progresse. Il apprend à faire confiance. Par chance, il développe des pouvoirs et alors il éprouve pour la première fois la sensation de réellement faire partie de la famille. Il entre à Poudlard et rejoint la maison des Serpentards. Lorsque la vérité sur ses origines éclate, il devient, selon nombreux de ses « compagnons » de dortoir, une honte pour sa maison mais ses exploits en Quidditch finissent par rattraper son impureté. Elève un peu renfermé qui garde un certain côté sauvage, il apprend doucement à aimer. Il tombe amoureux une première fois, une seconde fois… Il se sent heureux et c’est alors qu’il découvre son homosexualité. Il pourrait en ressentir un malaise mais il apprend à être fier de ses différences mais lorsque la rumeur lui parvient que les nés moldus vont être asservis, il fuit en apportant un sac de voyage. Il erre dans le pays depuis lors sans point d’attache. Il écrit quelques lettres à ses parents pour les rassurer mais rentrer est inenvisageable.

Née à Londres, Yuuki ne connaît pas son pays d’origine. Elle aspire depuis toujours à s’y rendre afin de découvrir ses racines mais cela semble être un rêve inaccessible. Du Japon, elle a hérité son prénom, des traits asiatiques et un goût pour cette culture si différente. Sa mère lui a toujours parlé la langue de ses ancêtres. Elle voulait que sa fille soit fière du sang qui coule dans ses veines. Yuuki grandit sereinement en s’imprégnant de ces deux cultures fort différentes. Très jeune, elle se plait à laisser planer le mystère sur ses origines. A l’école, elle répond à une question par une autre sans jamais apporter aucune réponse. Elle ne veut pas devenir un phénomène que l’on observe, une bête curieuse. Ses parents ont ouvert un restaurant qui a su allier la cuisine anglaise et japonaise en un mélange original et surprenant. Jamais, ils n’auraient imaginé que leur fille soit une sorcière.

Arrivée à Poudlard, Yuuki s’émerveille et apprend à découvrir cet univers. Curieuse, elle atterrit pourtant chez les Gryffondor. Elle pose de nombreuses questions sur le Mage Noir, sur la pureté du sang. Elle est également l’objet de la curiosité de tout un chacun. Avec un sourire candide, elle détourne les questions et ne fournit aucune réponse. Elle le fait par goût du jeu mais lorsque Voldemort prend le pouvoir, elle y voit sa chance. Elle s’invente un passé. Elle s’invente une famille sorcière depuis de nombreuses générations et dont le sang n’a jamais été souillé du côté maternel. Du côté paternel, elle invente une infâme trahison quelques générations auparavant. Pour attester de ses dires, elle ruse pour obtenir un niveau un et pour entrer chez les Siffleurs. Elle devient une menteuse. Elle joue un rôle de composition mais son cœur s’insurge. SI son instinct de survie tolère qu’elle renie qui elle est, son cœur saigne et pour se racheter, elle donne des informations à l’Intitiative par l’intermédiaire de sa meilleure amie.